Les outils du saulnier





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Parce que la façon de travailler du saulnier se veut dans le respect de la tradition, son outillage ne représente pas de gros investissement contrairement à la majorité des autres cultures. Il en est de même pour les quelques autres sites de production qui se situent sur le littoral atlantique ( île de Rè, Guérande où le terme de paludier est encore utilisé pour désigner cette profession) et plus récemment les salines restaurées dans la région de Beauvoir, Bouin , Bourgneuf......). on y retrouve, à quelques détails près, les mêmes techniques de travail mais le vocabulaire d'un site à l'autre peut varier.








Lousse à fleur en plastique ou en aluminium, Rouable pour le nettoyage, Etelle pour le gros sel et la brouette en bois ou en plastique: voici le BAba de l'outillage du saulnier.






  • L'ételle (manches rouges sur la photo) est l'outil le plus ancien de la profession. Le manche est aujourd'hui en fibre de verre. Il mesure 5 mètres de long. La maille, partie basse en bois, est profilée aux extrémités et biseautée sur un de ses cotés. Ceci permet de pousser le sel d'un coté et le tirer de l'autre sans abîmer le fond argileux de l'oeillet. Son maniement reste inchangé depuis plus de mille ans. Elle est utilisée pour le ramassage du gros sel.

  • La lousse à fleur (manches bleus): cet outil spécifique au ramassage de la fleur trouve son origine à Guérande. Lorsque les paludiers ont commencé à commercialiser la fleur de sel, ils ont utilisé l'outil le plus adapté du moment pour la récolter: la lousse à ponter. Elle était lourde et rapidement fut remplacée par des outils de fabrication maison en résine plastique ou en aluminium. Remarquez bien que la fleur était récoltée de tous temps comme le montre une des photos de l'histoire en images.

  • La brouette n'apparaît que très tard dans le marais avec le renouveau de la profession: elle doit être impérativement en matériaux qui ne craignent pas le sel (plastique ou bois) et sa roue doit être gonflable pour ne pas s'enfoncer sur les étroits chemins en argile de la saline. Elle est donc faîte sur mesure avec de grand volume (plus de 100kg de sel par brouettée).

  • Le rouable est une sorte de petite ételle qui sert au nettoyage des marais au printemps. Il peut aussi trouver son utilité pour trousser le sel sur les tables ou remonter les mulons de sel.

  • La bogue est une pelle entièrement en bois. Ce bel outil sert à tout l'entretien et à la reconstruction du marais, il est utilisé pour rebâtir les chemins et surtout pratiquer le boguage qui consiste à découper le surplus de matière argileuse à certains endroits dans le fond d'une vive afin de retrouver les niveaux d'origine.

  • La lousse à ponter: on la trouve très souvent dans les mains des saulniers au printemps pour l'habillage des salines. Pourtant, ce n'est pas un outil de Noirmoutier. D'origine Guérandaise, deux raisons contribuent à son utilisation sur l'île: son efficacité, puis son importation par les saulniers ayant fait la formation à Guérande .








Les outils du printemps servant à l'habillage des marais.




Utilisation de la lousse à ponter pour l 'habillage des oeillets.

Le limage des oeillets est la dernière opération de nettoyage avant la saison.

De la qualité de ce travail dépendra en grande partie celle du sel

Ci dessous les oeillets limés.







Le coloï ( stockage du sel pour l'hiver)

C'est la fin de l'été. Les premières grosses pluies stoppent la production de sel. Mais cette fois ci le temps journalier d'ensoleillement ne suffit plus à faire repartir la cristallisation. Les saulnier conviennent d'une date pour engranger le sel dans les salorges. L'investissement d'un tracteur et d'une remorque est très lourd et leur utilisation trop occasionnelle dans la profession du saulnier mono-actif. C'est pourquoi il préfère très souvent faire appel à d'autres agriculteurs équipés ou aux entreprises de travaux agricoles.




L'intérieur des remorques est protégé de bois pour éviter tout contact du sel avec l'acier.






Par petits groupes, les saulniers s'entraident pour transporter la récolte de l'année aux salorges.

Les deux bâtiments du saulnier.





(à droite)

La salorge est beaucoup plus grandes que la calorge. En bois ou en pierres, elle sert à protéger le sel pendant l'hiver. Les plus belles salorges de l'île se situent à proximité des quais de Noirmoutier, au plus près de l'arrivée des bateaux d'autrefois.(Cf. L'histoire en images)



La calorge est une petite construction qui n'excède pas 20 m2 et qui sert à entreposer les outils ou à s'abriter des intempéries.




La calorge en pierre. Elle est traditionnellement équipée d'une cheminée.




Calorge en bois perdue dans les marais.





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